Le rapport de sécurité de Munich 2025 se présente dans un contexte mondial marqué par des perturbations croissantes, où les tendances vers un système international multipolaire créent à la fois des opportunités et des défis. Le rapport analyse en profondeur ces transformations, en examinant les divisions internes au sein des grandes puissances, les stratégies changeantes des forces émergentes et l’avenir du système mondial dans un contexte de compétition géopolitique croissante.
Parmi les thèmes clés abordés, le rapport met en évidence le déclin de l’unipolarité dans le monde post-Guerre froide, le conflit entre les modèles démocratiques et ceux que le rapport décrit comme « autoritaires », et les implications de la polarisation idéologique mondiale. Il souligne également le rôle de l’interconnexion économique dans la formation des décisions géopolitiques, notant que, bien que la mondialisation continue d’être une force majeure, la désintégration des chaînes d’approvisionnement et la montée du nationalisme économique ajoutent d’autres incertitudes.
La montée des politiques nationalistes et protectionnistes exacerbe les tensions géopolitiques, rendant la coopération face à des défis mondiaux pressants plus difficile. Face à la baisse du multilatéralisme et à l’affaiblissement des institutions internationales telles que les Nations Unies et l’Organisation mondiale du commerce, la scène mondiale devient plus complexe, nécessitant de nouvelles approches pour maintenir la stabilité et la coopération internationale.
Première partie : Le concept de multipolarité et son évolution
Le rapport indique que la « multipolarité » n’est plus seulement une théorie, mais une réalité tangible avec un nombre croissant d’acteurs internationaux capables d’influencer les enjeux mondiaux. Cela se manifeste par les rôles croissants de puissances comme la Chine, l’Inde et le Brésil, ainsi que d’autres forces régionales cherchant à accroître leur influence sur la scène internationale. Cependant, le rapport souligne que cette transition ne se déroule pas de manière fluide ; elle s’accompagne de luttes de pouvoir et de tensions croissantes entre les principaux acteurs.
Par ailleurs, l’essor de la multipolarité entraîne une montée des conflits idéologiques entre des modèles de gouvernance concurrents, impactant la coopération internationale sur des questions vitales telles que le changement climatique, la régulation économique et les alliances de sécurité. Le rapport affirme que ce nouveau paysage remodelait les alliances traditionnelles et les dynamiques régionales, alors que les partenariats stratégiques de longue date sont réévalués.
Dans ce contexte, le rapport note que de nombreux pays du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique latine adoptent de plus en plus des politiques de non-alignement, cherchant à maximiser les bénéfices de la concurrence entre les grandes puissances plutôt que de s’aligner exclusivement sur les États-Unis ou la Chine. Cette tendance reflète une recalibration plus large des stratégies internationales, alors que les puissances régionales affirment une plus grande autonomie dans leurs décisions politiques, économiques et de sécurité sur la scène mondiale.
Deuxième partie : L’impact de la multipolarité sur la stabilité mondiale
Le rapport présente deux perspectives principales sur l’impact de la multipolarité sur la stabilité mondiale :
- La vision optimiste
Cette perspective suggère que la multipolarité offre une opportunité de construire un système international plus inclusif et équitable en réduisant la domination américaine et en permettant à d’autres pays de participer à la prise de décision mondiale. Les partisans de ce point de vue soutiennent qu’un monde multipolaire favorise la diversité économique, élargit l’engagement diplomatique et réduit les interventions unilatérales des puissances dominantes. Ils suggèrent également que la compétition géopolitique accrue pourrait entraîner des négociations plus équilibrées au sein des institutions internationales, empêchant ainsi toute nation de s’imposer de manière unilatérale. - La vision pessimiste
Inversement, le rapport avertit que la multipolarité pourrait entraîner davantage de chaos et de conflits, compliquant l’établissement d’accords internationaux en raison des agendas stratégiques divergents entre les puissances émergentes. Il souligne les défis auxquels sont confrontées les structures de gouvernance mondiale, comme le Conseil de sécurité des Nations Unies et les institutions financières internationales, pour s’adapter à un monde avec des centres de pouvoir plus dispersés. De plus, la compétition multipolaire augmente le risque de confrontations militaires, de guerres commerciales et d’instabilité régionale, notamment dans des zones sensibles comme l’Europe de l’Est, la mer de Chine méridionale et le Moyen-Orient.
Indice de sécurité de Munich (MSI) 2025
Le rapport cite les résultats de l’Indice de sécurité de Munich 2025, un indice annuel mesurant les perceptions des risques mondiaux dans différents pays. L’indice repose sur cinq indicateurs clés : la perception générale des risques, les attentes quant à l’augmentation ou la diminution des risques, la gravité des dommages attendus si le risque se matérialise, la proximité de la menace et le niveau de préparation dans chaque pays. Le score final de l’indice, variant entre 0 et 100, offre une vue d’ensemble de la façon dont différentes démographies et nations perçoivent les risques au fil du temps.
L’indice révèle un fossé croissant dans la façon dont les menaces géopolitiques sont perçues entre les pays du G7 et ceux des BRICS (à l’exception de la Russie). Les deux groupes expriment des inquiétudes significatives concernant des risques non conventionnels tels que les cyberattaques, les crises économiques et les menaces environnementales, mais leurs points de vue sur les grandes puissances diffèrent considérablement. Parmi les pays du G7, les risques perçus provenant de la Russie et de l’Iran ont augmenté davantage que d’autres depuis 2021, tandis que les craintes concernant Pékin sont restées relativement stables. En revanche, les répondants des pays BRICS considèrent que la Chine représente beaucoup moins une menace qu’il y a quatre ans, son classement de risque ayant chuté de 16 places depuis 2021, tandis que la Russie et l’Iran continuent d’être perçus comme parmi les moins menaçants dans ces pays.
Le rapport note une augmentation globale de la perception des risques, avec 20 indicateurs en hausse, 10 en baisse et 2 restant stables. Il est à noter que les risques perçus en provenance des États-Unis ont fortement augmenté dans plusieurs pays du G7, en particulier l’Allemagne et le Canada, ainsi qu’en Inde, à la suite de l’élection du président Donald Trump. En Chine et au Brésil, les perceptions de Washington restent stables, tandis que les préoccupations en Afrique du Sud concernant les menaces américaines ont diminué. Dans le même temps, après une légère amélioration l’année dernière, la perception de la Russie comme menace a de nouveau augmenté au Canada, en France, en Allemagne, en Inde et au Royaume-Uni, ce qui peut être lié à la montée des inquiétudes concernant les guerres commerciales et l’utilisation potentielle d’armes nucléaires. D’autre part, les préoccupations liées à la COVID-19, aux perturbations des approvisionnements en énergie, au terrorisme religieux et à l’extrémisme ont considérablement diminué dans la plupart des pays.
Les risques environnementaux dominent les préoccupations mondiales, avec des phénomènes météorologiques extrêmes, des incendies de forêt, la destruction d’habitats naturels et le changement climatique occupant le troisième rang au niveau mondial. Cette tendance est particulièrement évidente en Inde, au Brésil et en Italie, où les trois principaux risques sont environnementaux. Les cyberattaques se classent au quatrième rang mondial et figurent parmi les trois plus grandes préoccupations aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. La Russie est considérée comme la plus grande menace sécuritaire au Royaume-Uni et au Canada (avec une position neutre) et la deuxième source de préoccupation aux États-Unis. Fait intéressant, bien que les préoccupations concernant Pékin soient restées globalement stables, seuls l’Allemagne et le Royaume-Uni ont montré une augmentation de leur perception de la Chine comme un risque.
La compétition géopolitique plus large continue de façonner l’opinion publique concernant les menaces et les alliances internationales. Tous les pays du G7 voient l’Iran, la Chine et la Russie comme plus une menace qu’un allié. Cependant, la perception diffère considérablement dans les pays du G20, à l’exception de l’Inde, qui considère la Chine comme une menace, et du Brésil, qui voit l’Iran comme source de préoccupation. Il convient de noter que les répondants chinois restent le seul groupe à percevoir les États-Unis comme une menace plus grande qu’un allié. Comparé à l’année précédente, la réputation mondiale d’Israël, des États-Unis et de la Russie a considérablement diminué, tandis que la Corée du Sud, la Pologne, la Turquie et le Royaume-Uni ont enregistré les plus grandes améliorations en termes de perceptions internationales.
L’enquête révèle également des différences frappantes dans la façon dont les participants des pays du G7 et du groupe économique et commercial perçoivent l’avenir de leur sécurité nationale et de leur prospérité économique. Un sentiment prédominant de déclin est évident parmi les pays du G7, aucun d’entre eux, à part les États-Unis, ne croyant qu’ils seront plus sûrs et plus riches dans dix ans. En revanche, une majorité en Chine et en Inde est optimiste quant à leurs futures conditions économiques et sécuritaires, tandis que le Brésil et l’Afrique du Sud restent divisés sur leurs attentes.
L’Indice de sécurité de Munich 2025 reflète des transformations profondes dans les perceptions mondiales des risques, avec une inquiétude croissante sur les enjeux géopolitiques, environnementaux et numériques dans un contexte de polarisation internationale croissante entre l’Occident et l’Orient.
Troisième partie : Les États-Unis dans un monde multipolaire
Le rapport suggère que la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines pourrait être un facteur déterminant dans la reformulation de l’ordre international. En adoptant une approche « l’Amérique d’abord », il pourrait chercher à réduire le rôle des États-Unis en tant que garant de la sécurité européenne, ce qui poserait de nouveaux défis à l’OTAN et à l’Ukraine et entraînerait une réévaluation des arrangements de sécurité sur le continent européen.
Le rapport considère que la présidence de Trump constitue une rupture décisive avec le consensus qui prévalait après la Guerre froide concernant la politique étrangère américaine, qui donnait la priorité à l’internationalisme libéral, à la promotion de la démocratie, au libre-échange et à la suprématie militaire. Même avant son élection, des défis tels que la montée de la Chine, les conflits des États-Unis en Ukraine et au Moyen-Orient, et la dynamique changeante du pouvoir mondial avaient conduit à des appels à l’adaptation de la grande stratégie américaine. Cependant, la victoire de Trump a effectivement enterré l’idée que les États-Unis doivent rester le leader inégalé du monde. Il considère que l’ordre international dirigé par les États-Unis constitue un fardeau qui profite aux autres pays aux dépens de l’Amérique, préférant une approche sélective et transactionnelle fondée strictement sur les intérêts américains, avec des conséquences mondiales profondes.
La vision de Trump concernant la politique étrangère diffère radicalement de celle de ses prédécesseurs. Contrairement à Biden, qui a cherché à raviver les alliances et les engagements internationaux, Trump voit les alliés comme un fardeau économique et sécuritaire. Il a critiqué à plusieurs reprises l’OTAN, exigeant que les alliés européens paient davantage pour leur défense et suggérant que les États-Unis pourraient réduire leur présence militaire en Europe. Son approche pourrait affaiblir la crédibilité de l’OTAN, rendant l’Europe plus vulnérable aux menaces et l’obligeant à assumer une plus grande part de responsabilité pour sa défense.
En donnant la priorité à la Chine comme principal concurrent géopolitique, Trump a proposé des politiques économiques agressives, y compris des tarifs douaniers et une coupure de la technologie américaine envers Pékin. Cependant, un certain flou entoure sa position militaire vis-à-vis de la Chine, en particulier en ce qui concerne Taïwan. Alors que certains membres de son administration plaident pour une présence américaine plus forte en Asie, Trump s’est montré peu engagé à défendre Taïwan.
Les politiques de Trump devraient probablement approfondir la multipolarité, car une réduction de l’implication des États-Unis dans les institutions et alliances multilatérales pourrait inciter d’autres puissances—la Chine, la Russie et des acteurs régionaux—à combler le vide. Sa diplomatie transformative, en particulier avec le Sud mondial, pourrait fragmenter davantage l’ordre mondial, soulevant des questions sur la capacité des États-Unis, plus isolés, à contenir ou à accélérer l’instabilité mondiale.
Quatrième partie : L’alternative chinoise à l’ordre libéral
La Chine se présente comme le principal défenseur d’un ordre mondial multipolaire, cherchant à reformuler les institutions de gouvernance mondiale pour refléter les dynamiques de pouvoir changeantes au profit des pays non occidentaux. Le président Xi Jinping a affirmé qu’un système multipolaire permettrait à tous les pays de jouer leur rôle légitime. Cependant, selon le rapport, bien que Pékin prétende soutenir le Sud mondial et s’opposer à la domination occidentale, son comportement stratégique contredit souvent ces principes déclarés. De nombreux pays voient la volonté de la Chine de promouvoir la multipolarité comme un moyen de sécuriser son pouvoir et d’étendre son influence, plutôt que de promouvoir une véritable égalité mondiale.
La vision de Pékin en matière de multipolarité est liée à ses objectifs stratégiques plus larges, qui incluent la réduction de l’influence occidentale, la promotion de modèles de gouvernance alternatifs et la légitimation de son approche autoritaire. Cela inclut la priorité accordée au développement économique sur les droits politiques et le renforcement de la souveraineté afin d’empêcher l’ingérence extérieure dans les questions de gouvernance. Bien que ce message résonne pour beaucoup dans le Sud mondial, les critiques affirment que les actions de la Chine—telles que son alignement stratégique avec la Russie, l’Iran et la Corée du Nord—sape ses allégations de promouvoir un système international plus juste.
Les États-Unis et les pays européens perçoivent de plus en plus les ambitions de Pékin comme un défi à l’ordre international libéral. Le soutien économique et militaire intensif, que la Chine aurait apporté à la Russie après son invasion de l’Ukraine, y compris la contournement des sanctions occidentales et l’aide supposée au développement militaire, a alimenté les inquiétudes concernant l’agenda révisionniste de Pékin. En même temps, la Chine continue d’étendre son influence par le biais du groupe BRICS, se positionnant comme un contrepoids au G7 tout en résistant à des réformes significatives au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies qui pourraient affaiblir son pouvoir.
Sur le plan militaire, la Chine est rapidement en train d’élargir ses capacités, notamment dans la région indo-pacifique, cherchant à imposer sa domination régionale tout en dissuadant l’intervention américaine. Avec la plus grande marine du monde et un arsenal nucléaire en expansion, le rapport indique que l’accumulation militaire de la Chine contredit directement son discours sur la multipolarité pacifique, suscitant des inquiétudes quant à l’intensification de la concurrence entre les grandes puissances.
Cinquième partie : L’Union européenne entre pressions internes et externes
Le rapport décrit l’Union européenne comme l’une des entités les plus affectées par les transitions mondiales, coincée entre des défis internes, tels que la montée du populisme et les divisions entre les États membres, et des pressions externes résultant de l’affaiblissement des engagements sécuritaires américains et de l’influence croissante des puissances chinoise et russe.
La vision libérale de l’Union européenne pour le système international fait face à une crise aiguë sur plusieurs fronts ; la guerre entre la Russie et l’Ukraine a détruit le cadre sécuritaire de l’Europe, tandis que la militarisation des interdépendances économiques menace son modèle économique. De plus, la montée de défis internes et externes mine les fondements de la démocratie libérale au sein de l’UE. Ces crises sont aggravées par le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, ce qui pourrait entraîner une instabilité accrue en matière de sécurité, d’économie et d’unité en Europe.
Depuis longtemps, l’UE défend l’internationalisme libéral et soutient la démocratie, le libre-échange et les institutions multilatérales. Grâce à son influence économique et réglementaire—souvent appelée « effet Bruxelles »—l’UE a œuvré à établir des normes et des institutions mondiales. Toutefois, les transformations croissantes du pouvoir mondial, la montée du populisme national et le protectionnisme économique ont affaibli cette influence. De plus, le Brexit, la fragmentation interne et le recul de la puissance économique réduisent la capacité de l’UE à promouvoir son modèle.
Le rapport estime que la guerre en Ukraine a constitué un test sévère pour le système sécuritaire européen. Bien que les membres de l’UE aient augmenté leurs dépenses de défense et leur aide militaire à Kiev, des préoccupations demeurent quant à la dissuasion à long terme contre la Russie. La gestion Trump évoque d’éventuelles réductions des engagements sécuritaires américains, obligeant l’Europe à assumer une plus grande part de responsabilité pour sa défense. Le discours de Trump sur la réduction du soutien à l’OTAN et la pression exercée sur les alliés européens pour qu’ils augmentent leurs dépenses militaires suscite des inquiétudes concernant la crédibilité de l’OTAN et l’avenir de l’Ukraine.
Sur le plan économique, l’agenda de libre-échange de l’UE est menacé alors que les acteurs mondiaux, y compris les États-Unis et la Chine, donnent la priorité à la sécurité nationale plutôt qu’à l’efficacité économique. Les tarifs douaniers proposés par Trump sur la Chine et les restrictions commerciales plus larges pourraient mener à un éclatement économique, nuisant aux industries européennes. Sur le plan interne, la montée des mouvements d’extrême droite et la polarisation politique fragilisent les institutions démocratiques, compliquant les processus décisionnels et érodant la crédibilité de l’UE en tant que défenseur mondial de la « démocratie ».
Pour surmonter ces crises, le rapport propose que l’UE réévalue sa relation avec les États-Unis ou vise à atteindre un degré plus élevé d’indépendance stratégique. La question reste ouverte de savoir si l’UE sera capable de se réinventer efficacement.
Sixième partie : La Russie et la vision des “puissances civilisatrices”
Le rapport souligne que la Russie continue de défier l’ordre international établi en promouvant le concept de « puissances civilisatrices », qu’elle utilise pour justifier ses interventions dans les pays voisins, comme l’Ukraine, sous le prétexte de protéger ses intérêts historiques et culturels. Toutefois, les sanctions occidentales continues et l’isolement international croissant posent des défis économiques qui pourraient affecter la capacité de Moscou à atteindre ses objectifs géopolitiques.
Malgré son agression militaire et ses tentatives d’imposer sa domination sur les anciennes républiques soviétiques, la Russie fait face à d’importantes contraintes internes, notamment une stagnation économique, une population en déclin et une dépendance excessive aux exportations d’énergie—des facteurs qui pourraient réduire ses ambitions stratégiques à long terme.
En outre, le rapport soulève des questions sur la capacité de Moscou à poursuivre ses politiques révisionnistes sans subir davantage de conséquences économiques et politiques. Dans ce contexte, le rapport examine les relations croissantes entre la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord, en indiquant qu’elles pourraient représenter des contrepoids potentiels aux pressions occidentales, reformulant ainsi l’équilibre des pouvoirs dans le nouveau système mondial.
Septième partie : Le rôle des puissances émergentes (Inde, Japon, Brésil, Afrique du Sud)
Inde : L’Inde cherche à renforcer son rôle mondial, mais fait face à des défis internes liés à la fois à la stabilité économique et politique. Son approche envers la multipolarité repose sur l’équilibrage de ses relations avec les États-Unis et l’Occident d’une part, et avec des puissances émergentes telles que la Chine et la Russie d’autre part. Pourtant, les tensions régionales avec la Chine et le Pakistan demeurent une préoccupation majeure, limitant ses ambitions stratégiques.
Japon : Le Japon est de plus en plus inquiet face au système mondial multipolaire et s’efforce de renforcer ses capacités de défense pour faire face à d’éventuelles menaces. Il a augmenté ses dépenses militaires et renforcé ses alliances avec les États-Unis et d’autres partenaires dans la région indo-pacifique pour contrer l’influence croissante de la Chine et assurer sa position dans un environnement sécuritaire en mutation.
Brésil : Le Brésil voit la multipolarité comme une opportunité de réformer le système mondial et d’améliorer la position des pays en développement. Cependant, l’instabilité politique interne et les défis économiques pourraient entraver ses aspirations à jouer un rôle mondial plus proéminent, limitant sa capacité d’influence comparée à d’autres puissances émergentes.
Afrique du Sud : L’Afrique du Sud critique le système international actuel et cherche à accroître la représentation africaine dans les institutions mondiales, malgré d’importants défis économiques et politiques internes. De plus, sa politique étrangère s’alignе de plus en plus sur des acteurs non occidentaux, reflétant un mécontentement généralisé à l’égard des structures internationales dominées par l’Occident et une quête de rééquilibrage dans le système mondial.
Conclusion : Vers un monde plus polarisé ou coopératif ?
Le rapport se termine par une question centrale : la multipolarité conduira-t-elle à un système international plus inclusif et coopératif, ou favorisera-t-elle davantage de polarisation et de conflits ? Il souligne l’importance de réduire la polarisation comme facteur clé pour garantir la stabilité mondiale et promouvoir un environnement international plus équilibré.
En fin de compte, la trajectoire future du système mondial dépendra de la capacité des puissances émergentes et des grandes puissances à trouver un terrain d’entente sur des enjeux vitaux tels que le commerce, la sécurité, la technologie et le changement climatique. Le rapport affirme que, bien que la multipolarité ouvre de nouvelles perspectives pour la gouvernance mondiale, elle comporte également des risques significatifs qui doivent être gérés par la diplomatie, la coopération multilatérale et l’engagement vis-à-vis des normes internationales pour assurer la stabilité du système mondial à l’avenir.

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