Le monde MAGA est divisé sur les choix de politique étrangère de Trump

Certains des nominés du président élu des États-Unis, Donald Trump, pour occuper des postes clés en matière de sécurité nationale dans sa prochaine administration ont reçu un accueil mitigé parmi l’aile des rétracteurs du Parti républicain, qui les considèrent comme des faucons de la politique étrangère dont les opinions s’opposent aux courants isolationnistes qui ont pris de l’ampleur dans le parti ces dernières années.

La sélection par le président élu du sénateur Marco Rubio comme secrétaire d’État et du représentant Mike Waltz comme conseiller à la sécurité nationale a suscité des inquiétudes parmi l’importante base de supporters de Trump qui se sont montrés frustrés par les interventions militaires américaines, y compris en Irak et en Afghanistan.

« Les restricteurs du monde MAGA sont abasourdis, » a déclaré Jacob Heilbrunn, rédacteur en chef du National Interest. « Ils sont interloqués. » Bien que Rubio et Waltz se soient rapprochés de la vision de la politique étrangère de Trump ces dernières années, ils sont tous deux largement considérés comme des faucons républicains classiques qui ont longtemps adopté une ligne dure sur la Russie, la Chine et l’Iran.

« Je pense qu’il est clair que l’accueil parmi l’aile anti-interventionniste du Parti républicain n’était pas positif cette semaine, » a déclaré Curt Mills, directeur exécutif de l’American Conservative, notant que certaines de leurs préoccupations avaient été apaisées par la nomination par Trump des anciens représentants Matt Gaetz et Tulsi Gabbard aux postes de procureur général et de directeur du renseignement national, respectivement ; tous deux sont des défenseurs ardents d’une approche modérée de l’utilisation de la puissance militaire américaine.

Si chacun est confirmé par le Sénat, le cabinet futur de Trump pourrait inclure de fervents faucons russes assis aux côtés de Gabbard, qui a été accusée par des législateurs républicains éminents d’écho à la rhétorique de Moscou sur la guerre en Ukraine.

Rubio, qui siège à la fois aux comités des relations étrangères et du renseignement au Sénat, a fortement critiqué le retrait rapide des États-Unis d’Afghanistan en 2021 et a co-parrainé l’année dernière une législation qui rendrait plus difficile pour un président américain de se retirer unilatéralement de l’OTAN—une idée que Trump avait suggérée pendant son premier mandat.

Le comédien conservateur Dave Smith a décrit la sélection de Rubio par Trump comme un « désastre » dans un message sur X. « Autant donner le Département d’État à Liz Cheney, » a-t-il écrit, en référence à l’ancienne représentante républicaine que Trump a qualifiée de « faucon de guerre radical ».

Waltz est un ancien béret vert qui a servi comme conseiller en défense et en lutte contre le terrorisme auprès de l’ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et de l’ancien vice-président Dick Cheney, deux architectes clés de l’invasion américaine de l’Irak. Waltz a fait écho aux appels de Trump pour que les membres de l’OTAN en Europe augmentent leurs dépenses de défense et en 2023 a demandé au Congrès d’adopter une Autorisation d’Utilisation de la Force Militaire pour permettre à l’armée américaine de s’attaquer aux cartels de la drogue au Mexique.

Dans une interview avec Fox News, il a précisé que cela n’impliquait pas nécessairement le déploiement de troupes américaines au sud de la frontière. « Je tiens à être clair : je ne parle pas de troupes américaines. Mais je parle de cyber, de drones, d’actifs de renseignement, d’actifs navals, » a déclaré Waltz.

Sumantra Maitra, directeur de la recherche et de la sensibilisation à l’American Ideas Institute, qui publie l’American Conservative, a déclaré qu’il y avait une distinction clé entre la vision faucon de Rubio et Waltz et celle des néoconservateurs de l’administration Bush qui cherchaient à semer les graines de la démocratie en Irak et en Afghanistan.