La controverse suscitée par l’annonce du président américain Donald Trump en janvier 2025 de changer le nom « Golfe du Mexique » en « Golfe d’Amérique » n’est qu’une manifestation des conflits liés aux noms géographiques entre certains pays. L’utilisation de ces noms par les nations pour les zones terrestres et maritimes varie considérablement dans le contexte de la politisation des noms géographiques (Toponymie) et de leur reconnaissance officielle sur les cartes pertinentes. Un nom géographique n’est pas simplement une étiquette pour un lieu ; il signifie pouvoir et contrôle dans les interactions internationales, renforçant potentiellement les revendications territoriales ou affirmant la souveraineté d’un État en opposition à un autre.

Nomenclature Diversifiée Les exemples de noms géographiques différents parmi divers pays dans différentes régions du monde incluent :

Changement de Nom de l’Administration Trump pour « Golfe du Mexique » : La Maison Blanche a publié une déclaration le 20 janvier 2025, annonçant le changement de « Golfe du Mexique » à « Golfe d’Amérique ». La déclaration affirmait que la région auparavant connue sous le nom de Golfe du Mexique faisait partie intégrante de l’histoire américaine depuis longtemps. Ce golfe, le plus grand au monde, s’étend le long de la côte américaine sur plus de 1 700 miles et fournit environ 14% de la production de pétrole brut et de gaz naturel des États-Unis. C’est également une destination commerciale et touristique prisée, contribuant à des milliards à l’économie américaine. Concomitamment avec la déclaration, le président Trump a signé un décret exécutif initiant le processus de renommage, incitant Google à mettre à jour ses cartes en conséquence. Ce mouvement a suscité de vives critiques du Mexique, dont la présidente, Claudia Sheinbaum, l’a jugé profondément incorrect, proposant plutôt de désigner l’Amérique du Nord comme « Amérique Mexicaine », rappelant que cette désignation apparaissait sur les cartes dès 1607. À noter, les États-Unis possèdent un Conseil des Noms Géographiques (BGN) chargé de standardiser et de coordonner les noms géographiques tant sur le plan national que dans ses territoires, supervisant la documentation des noms géographiques étrangers dans les enregistrements officiels américains.

Conflit de Nomenclature entre la Chine et les Philippines : Le différend territorial entre la Chine et les Philippines s’étend à la nomenclature géographique. La Chine fait référence à cette étendue d’eau contestée comme la « Mer de Chine Méridionale », tandis que les Philippines appellent certaines parties de ces eaux au sein de leur zone économique exclusive la « Mer des Philippines de l’Ouest », un nom officiellement adopté en 2011 à la suite d’un décret présidentiel ordonnant à toutes les agences gouvernementales d’utiliser cette désignation dans les cartes et documents officiels. Les Philippines ont soumis le différend à la Cour permanente d’arbitrage à La Haye, qui a statué en 2016 que les revendications historiques de la Chine sur la mer de Chine méridionale n’étaient pas légalement valides, affirmant qu’il n’existait pas de preuves de contrôle exclusif chinois sur les eaux ou les ressources de la région tout au long de l’histoire.

Conflit de Nomenclature entre la Corée du Sud et le Japon : L’un des différends de noms géographiques les plus notables existe entre la Corée du Sud et le Japon. Le Japon fait référence à la mer qui les sépare comme la « Mer du Japon », tandis que la Corée du Sud la désigne comme la « Mer de l’Est ». Le nom japonais est reconnu internationalement depuis le 19e siècle, mais la Corée du Sud le rejette en raison de ses connotations coloniales acquises lors de l’occupation du pays par le Japon. Sous pression sud-coréenne, certaines cartes ont commencé à inclure les deux noms, mais cette question reste sensible dans leurs relations bilatérales aujourd’hui.

Différend Russie-Ukraine concernant la « Crimée » : La péninsule de Crimée est un point focal des disputes historiques entre la Russie et l’Ukraine. Moscou la désigne comme la « République de Crimée » et la considère comme faisant partie de son territoire après l’avoir annexée en 2014. En revanche, l’Ukraine, les États-Unis et les nations occidentales rejettent cette revendication, insistant sur la désignation officielle « Péninsule de Crimée ukrainienne ». Les organisations internationales, notamment les Nations Unies, rejettent également le nom russe, reconnaissant la péninsule comme faisant partie de l’Ukraine.

Controverse de Nomenclature entre l’Inde et la Chine : Au milieu des différends frontaliers, le nom « Arunachal Pradesh » fait partie d’un désaccord sur la nomenclature entre l’Inde et la Chine. La Chine le désigne sous le nom de « Tibet du Sud », tandis que l’Inde l’a officiellement reconnu comme un État depuis les années 1980. La Chine délivre des cartes d’identité chinoises aux résidents de la région et proteste formellement contre tout projet ou élection indien(e) y étant conduit(e), le conflit perdurant.

Différend Maroc-Alger concernant le « Sahara » : Le désert d’Afrique du Nord-Ouest, couvrant environ 266 000 kilomètres carrés, est officiellement considéré par le Maroc comme faisant partie de son territoire, désigné comme « Sahara marocain ». En revanche, l’Algérie et le Front Polisario le désignent comme « Sahara occidental », affirmant que la région est occupée et devrait obtenir son indépendance. Ce différend remonte aux années 1970 et se caractérise par des positions internationales variées sur la question.

Désaccord International concernant « Taïwan » : La Chine considère Taïwan comme une partie inséparable de son territoire et exerce une pression diplomatique intense pour empêcher la reconnaissance internationale de Taïwan en tant qu’entité souveraine. Par conséquent, Taïwan est souvent désigné dans de nombreux forums internationaux comme « Taipei chinoise » au lieu de son nom officiel, la République de Chine, comme un compromis permettant sa participation à des événements internationaux tels que les Jeux Olympiques et certains accords commerciaux sans contredire directement la politique « Une seule Chine » de la Chine. Cette approche a été officiellement adoptée en 1979, permettant à Taïwan de s’engager dans certaines activités internationales tout en évitant des disputes politiques.

Implications Variées L’insistance des pays sur différents noms géographiques pour des régions spécifiques peut entraîner diverses implications, notamment :

Augmentation des Conflits concernant les Droits Souverains : Les différences dans les noms géographiques peuvent affecter directement les droits souverains de chaque État. Un nom peut être utilisé comme un outil politique pour renforcer des revendications territoriales ou pour nier la légitimité de la souveraineté d’autrui. Ainsi, l’insistance d’un État sur un nom particulier pour une zone contestée affirme sa revendication dans les arènes internationales, pouvant aggraver les différends juridiques et diplomatiques.

Effets Négatifs sur les Relations avec des Tiers : Chaque État en conflit cherche à obtenir le soutien de tiers pour adopter son récit basé sur le nom géographique, ce qui peut nuire aux interactions des parties tierces avec les nations en conflit. La reconnaissance internationale d’une partie renforce son récit et sa position contre l’autre.

Invocation Accrue de Griefs Historiques : L’histoire sert de base principale pour les « guerres de cartes » sur les noms géographiques, qui symbolisent des droits souverains significatifs. Les pays évoquent souvent des griefs historiques, enflammant davantage les relations avec d’autres et entravant toute tentative de règlement, surtout compte tenu de l’émergence de l’opinion publique locale comme facteur de pression sur les systèmes politiques et les gouvernements.

Escalade de la « Nouvelle Réalité » dans les Relations Internationales : Les États utilisent ces noms comme outils politiques pour affirmer leur souveraineté ou influencer la perception publique mondiale. Par exemple, lorsque le président Trump a qualifié le Golfe du Mexique de « Golfe d’Amérique », il s’agissait d’une tentative de consolider la domination américaine dans la région, malgré le fait que le golfe soit mondialement reconnu sous son nom d’origine. De tels changements de nom reflètent les efforts des nations pour imposer une nouvelle réalité visant à saper les revendications souveraines de l’autre ou à remodeler les perceptions géographiques selon leurs intérêts politiques, exacerbant les conflits régionaux et compliquant les résolutions diplomatiques. Reconnaître un nom implique implicitement une reconnaissance de la souveraineté politique de ceux qui l’utilisent.

En conclusion, les différends concernant les noms géographiques ne sont pas de simples différences linguistiques ou narratives, mais sont profondément ancrés dans les relations internationales, entremêlés de tensions historiques et de conflits territoriaux. Ils reflètent des tentatives d’imposer à la fois une légitimité politique interne et externe, qu’elle soit réelle ou perçue, soulignant la difficulté de trouver des solutions radicales à de tels différends. Avec des puissances majeures comme les États-Unis et la Chine tirant de plus en plus parti des noms géographiques pour renforcer leurs intérêts et leur sécurité nationale, il est probable que cela incite d’autres pays à rejeter des compromis concernant les différends de nomination géographique dans un avenir proche.

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