Un domaine qui a suscité l’intérêt public et est devenu une marchandise populaire dans l’industrie de mesure de l’opinion publique aux États-Unis est l’évaluation que les citoyens américains font de la performance du président. Cette évaluation repose sur le fait de demander à un échantillon représentatif de citoyens s’ils approuvent ou désapprouvent la performance du président américain. Les résultats sont présentés sous forme de pourcentage qui reflète cinq catégories : forte approbation, approbation, désapprobation, forte désapprobation, et ne sait pas.
Les résultats de ces enquêtes reflètent le niveau de soutien pour le président, et les taux d’approbation peuvent influencer son agenda politique et le paysage politique global ; des taux d’approbation élevés permettent au président de faire avancer des agendas particuliers, tandis que des taux faibles peuvent le contraindre à changer de direction et à prioriser des questions qui améliorent sa popularité. Ces résultats jouent un rôle crucial dans le pouvoir de négociation du président avec le Congrès ; des taux d’approbation élevés aident le président à négocier d’une position forte, tandis que des taux faibles compliquent le passage de ses politiques.
Les taux d’approbation reflètent l’humeur générale de la société envers le président et n’indiquent pas nécessairement le succès de ses politiques. Ils sont influencés par des facteurs tels que l’idéologie, les expériences personnelles et la couverture médiatique. De plus, ils sont affectés par des facteurs externes échappant au contrôle du président, tels que les catastrophes naturelles. Les taux d’approbation réagissent à des événements que le grand public perçoit comme des menaces pour la nation, entraînant une unité temporaire où les citoyens se rassemblent derrière le président jusqu’à ce que la menace se dissipe.
La mesure régulière de la performance présidentielle aux États-Unis a commencé en 1945 sous l’administration du président Truman. L’organisation Gallup a répété cette enquête 65 fois, à partir de la présidence de Truman, qui a duré de juin 1945 à décembre 1952, avec une moyenne d’une enquête tous les six semaines. Cette tradition a continué, avec une fréquence de mesures croissante ; selon le Roper Center, environ 1 450 sondages ont été réalisés durant la présidence de George W. Bush, avec une moyenne d’un sondage tous les deux jours. Cette période a également vu une augmentation du nombre d’institutions menant ces enquêtes ; alors que Gallup était la seule organisation mesurant l’approbation présidentielle sous Truman, le nombre de sondeurs réalisant de telles évaluations durant la première année du président Obama a atteint 15.
Les données disponibles sur les niveaux d’approbation des présidents américains, qui ont débuté en 1945, ont fait l’objet d’analyses approfondies visant à théoriser les schémas des tendances générales des niveaux d’approbation présidentielle et les variations qu’ils connaissent. Cet ensemble de connaissances sur les attitudes des citoyens américains envers le président offre un terreau fertile pour comparer différents présidents américains concernant leurs niveaux d’approbation, l’ampleur des changements, le moment des variations dans le sentiment public, et les circonstances et raisons derrière ces modifications. Les résultats de ces enquêtes ont contribué à modifier les trajectoires politiques et à susciter des réactions tant de la part du président et de son parti, que de l’opposition.
Développement des taux d’approbation présidentielle
Les résultats des sondages d’opinion publique menés par Gallup au cours des quatre-vingts dernières années indiquent des variations significatives parmi les présidents américains. Lors du calcul du taux d’approbation moyen pour les présidents américains, l’écart est évident, allant de 41,1 % pour le président Donald Trump (durant son premier mandat) à 70,1 % pour le président John Kennedy (qui a pris ses fonctions au début des années 1960). De plus, il existe une variance notable parmi les présidents concernant leur taux d’approbation le plus élevé durant leur mandat, allant de 90 % pour le président George W. Bush à 49 % pour le président Trump, tandis que les taux d’approbation les plus bas étaient de 22 % pour le président Truman et de 56 % pour le président Kennedy.
Président | Taux d’Approbation Moy. (%) | Plus Haut (%) | Plus Bas (%) | Variation d’Approbation (Max-Min) |
---|---|---|---|---|
John F. Kennedy | 70,1 | 83 | 56 | 27 |
George W. Bush | ~49 | 90 | ~25 | 65 |
Donald Trump | 41,1 | 49 | 34 | 15 |
Joe Biden | ~44 | ~57 | ~36 | 21 |
Harry Truman | ~45 | ~87 | 22 | 65 |
Au-delà des disparités entre les présidents, il y a également une variabilité dans les taux d’approbation que chaque président a atteints durant son mandat. Cette variance peut être quantifiée par la différence entre les taux d’approbation les plus élevés et les plus bas que chaque président a reçus. Comme l’indique le tableau, les présidents qui ont connu des fluctuations significatives dans leurs taux d’approbation comprennent le président Truman et le président George H.W. Bush, suivis du président George W. Bush, avec des taux d’approbation oscillant de plus de 60 points de pourcentage. En revanche, les fluctuations ont été limitées pour le président Trump et le président Biden, à 15 points de pourcentage et 21 points de pourcentage, respectivement.
Les hausses des taux d’approbation présidentielle peuvent s’expliquer par divers facteurs, y compris le succès des politiques économiques et leur impact sur la création d’emplois, ainsi que le sentiment général des citoyens concernant leur qualité de vie. De plus, les taux d’approbation du président américain peuvent être influencés par des événements en cours, qu’ils soient nationaux ou internationaux. Ces événements façonnent l’humeur générale de la société, boostant parfois la popularité du président et, à d’autres moments, la sapant.
Les changements dans les taux d’approbation durant le mandat du président George W. Bush servent d’exemple clair ; ses taux d’approbation étaient de 51 % avant les événements du 11 septembre, pour ensuite monter à 90 % immédiatement après, marquant le taux d’approbation le plus élevé enregistré pour un président américain depuis le début des mesures durant la présidence de Truman. Le taux d’approbation a continué à augmenter avant de connaître un déclin progressif en dessous de 60 % en six mois. Seule la déclaration de guerre contre l’Irak le 19 mars 2003 a permis à son approbation de dépasser les 70 %. Cela illustre comment une chute de popularité présidentielle peut motiver l’adoption rapide de décisions populistes qui dépassent les préoccupations domestiques, un aspect que d’autres dirigeants mondiaux devraient prendre en compte.
Changements d’approbation lors du Second Mandat
Des questions se posent souvent concernant les changements dans les taux d’approbation entre le premier et le second mandat d’un président. Pour y répondre, nous analysons les données des huit présidents qui ont effectué deux mandats depuis 1945. Selon les sondages Gallup, comme le montre le tableau ci-dessous, le taux d’approbation moyen n’a augmenté que pour deux présidents : Bill Clinton, qui a vu une hausse de 11 points de pourcentage entre son premier et son second mandat, et Ronald Reagan, qui a connu une augmentation de 5 points de pourcentage.
Président | Taux Moy. Premier Mandat | Taux Moy. Second Mandat | Changement (Points) |
---|---|---|---|
Bill Clinton | 48 | 59 | +11 |
Ronald Reagan | 52 | 57 | +5 |
George W. Bush | 62,2 | 36,5 | -25,7 |
Lyndon Johnson | 74,2 | 50,3 | -23,9 |
Richard Nixon | 34,4 | 21,4 | -13 |
Dwight Eisenhower | 69,6 | 60,5 | -9,1 |
Barack Obama | 50 | 47,9 | -2,1 |
Harry Truman | 59 | 47 | -12 |
En revanche, les six autres présidents ont connu une baisse des taux d’approbation moyens. La chute la plus prononcée a eu lieu entre le premier et le second mandat du président George W. Bush (de 62,2 % à 36,5 %), suivie par le président Lyndon Johnson (de 74,2 % à 50,3 %) et le président Richard Nixon (de 34,4 % à 21,4 %). Le déclin significatif pour le président George W. Bush peut être attribué aux taux d’approbation exceptionnellement élevés durant son premier mandat après le 11 septembre et la déclaration de guerre contre l’Irak, ainsi qu’à la capture de l’ancien président irakien Saddam Hussein. Cependant, le taux d’approbation du second mandat a été négativement affecté par les conditions économiques ; durant la présidence de George W. Bush, la création d’emplois était extrêmement faible (quinze mille emplois) comparée à son prédécesseur, le président Clinton (22,7 millions d’emplois).
Depuis 1953, Gallup a mesuré les taux d’approbation présidentielle au début de chaque présidence, car ce taux reflète indirectement la popularité qu’un président jouit au début de son mandat. Il est essentiel de suivre ces changements tout au long de leur administration. Les comparaisons temporelles du taux d’approbation présidentielle au moment où il a pris ses fonctions révèlent des disparités significatives parmi les présidents, avec Truman affichant le taux d’approbation le plus élevé (87 %), suivi de Johnson (78 %) et Kennedy (72 %), tous des démocrates. En revanche, ce taux a considérablement chuté pour le président Trump, qui a enregistré les taux d’approbation les plus bas parmi les présidents américains (45 % au début de son premier mandat et 47 % au début de son second), faisant de lui le seul président dont le taux d’approbation initial n’a pas atteint 50 %.
Président | Taux d’Approbation au Début du Mandat (%) |
---|---|
Harry Truman | 87 |
Lyndon Johnson | 78 |
John F. Kennedy | 72 |
Donald Trump | 45 (premier), 47 (deuxième) |
Joe Biden | 57 |
Barack Obama | 68 |
En conclusion, cet article a pour objectif d’analyser les résultats des sondages d’opinion publique américains concernant les taux d’approbation de la performance présidentielle. Cette analyse indique des variations notables parmi les présidents américains au cours des huit dernières décennies, ainsi que des différences dans les mesures successives de chaque présidence, qui sont influencées par des questions domestiques et réagissent particulièrement aux perceptions des citoyens américains concernant les menaces à la sécurité nationale pesant sur les États-Unis.

Subscribe to our email newsletter to get the latest posts delivered right to your email.
Comments